Les projections de l’INSEE pour 2070 : la France vieillit de plus en plus vite

D’ici 2070, les maisons de retraite sur la Côte d’Azur vont pousser comme des champignons ! La population française va vieillir, ce qui est normal, et rétrécir, ce qui est plus inattendu, elle vieillira donc plus vite que prévu. C’est le constat de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) qui a dernièrement mis à jour son traditionnel rapport de projection sur 50 ans, le précédent datant de 2016. Les conséquences sur la façon dont sont prises en charge les personnes âgées se dessinent, de même que des changements sociétaux importants. Des changements qu’il va falloir adapter pour un avenir serein.

Couple de seniors qui se promène.

Photo de Magda Ehlers provenant de Pexels

Pas le même tableau qu’en 2016

L’INSEE se base sur plusieurs critères qui sont en fait des hypothèses, comme le taux de fécondité au fil des décennies, le solde migratoire et l’espérance de vie. Avec les données disponibles en 2016, l’institut avait tablé sur une augmentation de la population française jusqu’à 76 millions d’habitants en 2070. Cette copie plus récente prévoit désormais que nous serons 68,1 millions, soit à peine 700 000 de plus qu’en 2021. Et même, cela monte jusqu’en 2044 pour atteindre 69,3 millions, puis chute. En cause notamment la baisse de la plupart des critères en question : le taux de fécondité devait monter à 2, il descendrait à 1,8 ; l’espérance de vie devait naturellement grimper, mais c’était sans compter sur le covid qui lui a coupé l’herbe sous le pied en entamant sérieusement son évolution. Le solde migratoire reste lui stable entre les projections de 2016 et 2021, autour de 70 000 nouveaux habitants par an.

De cette façon, la part de personnes âgées habitant en France (qu’elles soient à domicile ou en maison de retraite) par rapport à la population générale tend à augmenter, et ainsi le rapport de dépendance démographique, qui révèle le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus par rapport à la population des 20 à 64 ans (grossièrement, les actifs et actives). Actuellement, l’INSEE compte 37 personnes âgées de plus de 65 ans pour 100 personnes âgées de 20 à 64 ans. En 2070, cela monterait environ à la moitié voir dépasserait (48 à 56%). Fait marquant, l’augmentation prévue pour ces 50 prochaines années est plus forte que ce qu’elle a été lors des 50 dernières années, depuis 1970. Quel que soit le scénario qui se concrétise, les conséquences sur la société sont inéluctables.

Plus de personnes âgées, quelles sont les opportunités ?

Des conséquences économiques

Si l’on sait depuis longtemps que le solde démographique du pays bascule vers le grand âge, chose naturelle et heureuse puisque cela signifie que les conditions de vie, les avancées médicales, le confort, l’alimentation, etc. permettent de vivre plus vieux et plus vieille, le problème reste qu’il faut trouver les moyens de vivre ce grand âge dans des bonnes conditions. Avec moins de personnes en âge d’être actives que de personnes en âge de perdre de l’autonomie, l’équilibre du système sur lequel notre société a parié ne tient plus. Cependant les réformes de la retraite en France ne passent pas, sont toujours repoussées car non émulatrices pour les parties prenantes.

Toujours du point de vue économique, les opportunités que le vieillissement de la population représente n’échappent pas à tout le monde. La branche « Silver » se développe dans tous les secteurs économiques possibles, partout où il est pertinent d’offrir un service ou une déclinaison de produit pour les seniors. L’immobilier, avec les alternatives aux maisons de retraite, les loisirs et voyages, les équipements domestiques, la santé, etc.

Des conséquences sociétales

Autre sujet délicat, celui de la perte d’autonomie et de l’aide est en passe de devenir une problématique aigue, si ces prévisions se confirment. Actuellement, les aidants et aidantes, ces personnes qui prennent de leur temps privé et parfois professionnel pour accompagner un proche à domicile, quand l’inscription en maison de retraite n’est pas souhaitée ni possible, sont quasiment invisibles pour les autorités. Très peu d’aides ou de considération leur sont adressées. Avec un rapport de dépendance démographique tel que prévu par l’INSEE, cela va devenir le quotidien pour beaucoup, et donc un sujet de société à soutenir.

Des effets sur la santé

Au-delà des considérations économiques, il va falloir également accentuer les efforts vers un mieux-vivre plus longtemps, ce qui passe par une meilleure alimentation, de meilleurs soins médicaux, de la prévention. Dans les années à venir, les campagnes type « Manger-bouger » devraient être renforcées, pour que la population née cette dernière décennie atteigne le troisième âge en meilleure santé que l’actuelle, ou celle de la génération entre deux. En agissant en ce sens, le poids de la perte d’autonomie, de la dépendance, pourrait ainsi s’alléger malgré l’augmentation de la population séniore. Ce sera ainsi peut-être plus des maisons sénioriales que des EHPAD qui pousseraient comme des champignons sur la Côte d’Azur.

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